Sesmar Djankh
Nombre de messages : 6 Âge du personnage : 18 ans Camp : Pirate Berrys : 5.000
[Fiche de personnage] • Wanted: / • Grade dans la Marine: / • Renommée: 0 | Sujet: Djankh has entered in the game ... [En cours] Sam 1 Déc - 17:04 | |
| DJANKHSesmar
• Code du règlement : OK
• Prénom/Nom : Sesmar Djankh • Surnom : le Crypteur • Âge : 18 ans • Race (Humain, Ange...) : Humain • Camp (Pirate, Marine, Révolutionnaire etc..) : Pirate (si possible Supernova, voir Shichibukai si mon niveau suffit) • Métier/Spécialité (facultatif) : Erudit • Pouvoir demandé : FDD : Kazu Kazu no Mie (Fruit Numérique) : paramécia donnant à l'utilisateur le pouvoir de connaître de nombreuses données numériques sur un objet/une personne en le/la touchant. Permet aussi de modifier certaines de ces valeurs, et de pouvoir utiliser les quantités mémorisées. • Haki demandé (Observation ou Armement seulement) : / • Rêve(s)/But(s) du personnage : Équilibrer les forces, protéger les faibles, détrôner les tyrans, désarmer les dieux.
|
Physique :
Les yeux de Sesmar sont d'un bleu assez marin, et assez larges ; il sont souvent légèrement clos. Il a un petit nez retroussé, et une bouche de même gabarit, rarement souriante en l'état normal des choses. Ses cheveux sont relativement courts (enfin plutôt longs par rapport à d'autres) et lisses. Ils tombent en mèche devant un oeil de Sesmar, mais ceci ne le gène que très peu, selon ses dires. Sa tête est ronde, et petite, ce qui contribue à lui donner un air enfantin, annulé par contre par son regard. Sesmar est un jeune homme plutôt petit pour son âge. Son buste est peu imposant. Ses doigts sont fins, et sa main peu large ; Sesmar ayant été initié au piano dans son enfance, ils sont capables de torsions et d'écartements remarquables, ainsi que d'une rapidité de jeu intéressante. Ses bras et ses jambes n'étant pas plus gonflés de testostérone que le reste, il n'est au final pas plus musclé que la moyenne. Sur son bras droit est tatoué une page entière d'un livre aujourd'hui légendaire, qu'il recherche pour ... le détruire. Sesmar porte d'habitude des vêtements plutôt chics : chemise (de couleur pâle), pull noir en laine, pantalon noir, bottes noires, ainsi qu'une longue veste noire qui cache quasiment tout le reste. Il aime aussi porter un chapeau, soit de type borsalino, soit une casquette, mais toujours en noir (bien que cette couleur ne lui plaise pas particulièrement, il la porte pour conserver une certaine discrétion).Psychologie :
Sesmar a une confiance en soi plutôt évolutive : le fait d'être en position de raison (qui lui est étrangement et lourdement habituelle) fait augmenter cette confiance en lui, et peut le rendre vaniteux. Par contre, le tort produit chez lui le doute, mais aussi la mauvaise foi. Sa personnalité "basique" est plutôt calme et timide, tolérante envers la bêtise de ses congénères, mais, en colère, il devient cynique et arrogant. Il déteste inspirer des sentiments négatifs aux personnes autour de lui, et se surprend souvent à prévoir leurs réactions, pour éviter tout mécontentement. Il est aussi très gêné en présence d'êtres faibles, comme de jeunes enfants, ou des petits animaux. D'habitude plutôt humble, et n'hésitant pas à pratiquer l'auto-critique, il s'avère parfois un poil trop susceptible, quand il est question d'une erreur de raisonnement. Son esprit est en effet sa plus grande fierté. Il aime aussi se lancer des défis mathématiques ou poétiques, pour entraîner sa réflexion. Son défaut principal ? La distraction : il est notamment spécialiste du "j'avais complètement oublié !". Le savoir est son arme favorite. Il aime beaucoup pouvoir déballer son savoir devant son auditoire ébahi, enchaînant les tours de passe-passe scientifiques. Il lit pour cela beaucoup, et de tout. Comprendre est sa passion, son désir profond. Il est assez obsédé par les miroirs, qui le plongent dans des réflexions philosophiques extrêmement profondes ... Il aime (étudier) la vie sous toutes ses formes, et affectionne tout particulièrement ... les particularités, ce qui se traduit par, au niveau animal, une passion des insectes et araignées, et au niveau végétal, un certain intérêt pour les arbustes à attitude symbiotique et les plantes carnivores. Il déteste la violence gratuite, mais n'hésite pas à lever le poing contre l'oppression ou le danger. L'amour, bien que ne l'ayant que rarement atteint, le tente beaucoup.Histoire :
Prologue : Hypothesis
La petite chambre d'hôtel était devenue un lieu de toutes les tensions. La sage-femme courait dans tous les sens, aux ordres du hargneux médecin, qui était pressé d'en finir. Le mari était crispé sur sa chaise, regardant sa femme avec anxiété. Sa femme étant en train de donner la vie, était la plus concernée par l'effort, mais, curieusement, elle devait aussi être à ce moment la moins nerveuse à ce propos. Bien que l'accouchement aie mal commencé. Que le médecin aie dit ne pas être très doué en césarienne. Que la sage-femme se soit trompé 3 fois d'instrument. On pouvait donc dire que, quand enfin un nouvel être n'entra pas, mais sortit dans la pièce, le soulagement fut total. A part pour lui, bien sûr. Le pauvre avait appris par coeur la physionomie de sa matrice, qui s'était adaptée parfaitement à lui, et il se retrouvait maintenant dans le vaste monde, inculte, frissonnant. Alors, la frustration voulut défoncer la porte du silence, arracher violemment ses gonds d'acier, et elle le fit. Mais le cri du nourrisson n'empêcha nullement la sage-femme de l'emmailloter vigoureusement dans une serviette, ni de le donner à sa mère, qui le prit elle délicatement et tendrement dans ses bras.
Les deux époux n'utilisaient cette chambre d'hôtel que pour leurs rendez-vous secrets. La raison en était que leur mariage s'était produit sans accord des parents de la mariée, la riche et noble famille Ciliegia. Son père, Alois Djankh, l'avait rencontrée tout à fait par hasard, dans un quartier mal famé rarement réservé à des jeunes filles de sa classe sociale. Lui, détrousseur et voyou professionnel, était tombé sous le charme des cheveux d'or et des yeux d'émeraude de la jeune Luvia Ciliegia ; après de longs mois passés ensembles, ils avaient tous les deux le désir profond de se marier. Chose qu'ils firent en cachette, étant donné la condition difficile à accepter d'Alois.
Quand ils avaient su pour l'enfant que portait Luvia, ils avaient décidé une chose : elle devait cacher sa grossesse jusqu'à terme, et ensuite adopter son propre enfant. Sans ça, elle n'aurait aucun moyen de ramener son fils chez elle, car la noblesse ne supporte pas la bâtardise. Elle avait ensuite décidé d'engager Alois comme valet, pour qu'il puisse s'occuper de son fils sans éveiller les soupçons. Bien sûr, le prêtre qui les avait marié était complice de l'affaire, comme le médecin et la sage-femme qui venait de faire naître leur enfant, et rien ne devait a priori permettre de séparer cette famille nouvelle. En tout cas, pour le moment ...
Chapter I : Do the experiment
"... et tu iras où ? - Aucune idée. Je trouverais bien. De toute façon, j'ai assez d'argent pour ... - Ne fais pas ça, Sesmar. Tu connais tes grands-parents, ils ne pensaient pas à mal, je suis sûr qu'ils regrettent déjà ... - C'est presque sûr que non, répondit le jeune homme en fourrant un pull dans sa sacoche. Ne m'affirmais-tu pas auparavant qu'ils ne changeaient jamais d'avis ? Qu'il était impossible de déstabiliser les Ciliegia ? - Ne pars pas. Ta mère ne supportera pas le choc. - Je pense, Alois, qu'au contraire ça lui fera le plus grand bien. Je sais que c'est la tension des derniers mois qui la rend malade. Enfin, entre autres ... - Et comment feras-tu pour lui donner des nouvelles ? rétorqua Alois en faisant les cent pas dans la chambre. - Il vaudra peut-être mieux que vous n'ayez pas de mes nouvelles ... - Que veux-tu dire par là ?" La question fut suivie d'un blanc dans la conversation, pendant lequel Sesmar referma son sac, et mit la bandoulière autour de son torse. "Il est temps que je parte, annonça l'adolescent. - Dis-lui au moins au revoir ! - D'accord. Je vais la voir." Il reposa la sacoche sur son lit, ouvrit la porte et traversa le couloir sur la pointe des pieds. Un départ nocturne nécessitait un minimum de précautions. Toute la maisonnée, à part lui et son père, était sensée dormir, et réveiller ne serait-ce qu'une seule personne mettrait fin à ses projets d'avenir. Il toqua à la porte délicatement, et une voix douce lui intima d'entrer. Il poussa minutieusement la poignée, et pénétra dans la chambre de sa mère. Dans le somptueux lit à baldaquin, la maintenant vieillissante Luvia Ciliegia lisait tranquillement un petit livre qui, au vu de la couverture à frises roses, semblait être un roman d'amour. Remettant en place une boucle blonde qui venait lui cacher le regard, elle regarda Sesmar, et lui sourit.
"Alors, c'est pour ce soir ? - Eh bien ... oui. Je ne peux plus attendre. - Mon fils, je n'ai jamais entendu une si bonne nouvelle. A part celle de ta naissance, bien sûr. Tu as tellement grandi ... approche de mon lit, s'il-te-plaît." Il obéit. "Ecoute-moi. Tu es le petit-fils des personnes les plus décidées que je connaisse. Je suis sûr que ta volonté peut tout, alors ne pense pas au passé, et fait ce que tu veux faire. - Même si pour cela j'ébranle l'ordre mondial ? - Je te fais confiance. Tu es mon fils, je sais que tu ne peux pas faire le mal." En disant ces phrases, elle essuyait les larmes qui commençaient à couler le long de ses joues. "Maman, je suis désolé de ce qui s'est passé, je voudrais tant ... - Ce n'est pas ta faute, Sesmar. Je suis convaincue que tu as raison. Ce savoir doit être révélé au grand jour, et ce le plus vite possible. - Tu me crois ? - Mon père à toujours été, bien que jusque là je n'ai osé employer le terme, un réactionnaire de la plus basse espèce. Mais je veux que tu saches qu'ils t'aiment ... - ... à leur manière. Ne t'inquiète pas, je leur pardonne. - Au revoir, mon fils. Embrasse donc ta vieille mère. - Maman ..." et il tomba dans ses bras en éclatant en sanglots.
Les rues de la ville étaient à cette heure-ci désertes, et Sesmar, seul à marcher sur le pavé humide, sentait revenir en lui les souvenirs du jour où tout avait changé. Le jour ou le livre était rentré dans leur vie.
Tout avait commencé il y a une semaine, dans la demeure des Ciliegia, par une découverte étrange. Alois avait été chargé par ses beaux-parents et patrons de nettoyer la bibliothèque, qui était depuis un certain temps recouverte de poussière, et dont le dernier nettoyage devait remonter à une bonne décennie. Alois avait accepté la tâche à contre-coeur, considérant que son rôle ne se limitait pas au ménage. Tandis qu'il passait la balayette, un phénomène étrange se produisit : les livres, jusque là en ordre sur leurs étagères, n'avaient aucun moyen apparent de perdre leur stabilité. Pourtant, à ce moment-là, les livres d'une étagère subirent comme une pression interne, et quelque-uns d'entre eux tombèrent de la bibliothèque. Prévenue par le bruit, Mme Ciliegia se précipita dans la pièce, vit les dégâts, et blâma Alois de son manque de délicatesse. Ce dernier voulut s'expliquer, mais il remarqua le regard étonné de sa belle-mère. Elle se pencha, et ramassa un livre plutôt épais, avec une épaisse couverture en cuir rouge. Sur la couverture, le titre et le nom de l'auteur étaient inscrits en lettre d'or : "MEMORIA" de Loke Jotunson. Elle quitta alors la pièce, laissant à Alois le rangement de l'étagère. Plus tard dans la journée, Sesmar, qui s'apprêtait à sortir, entendit dans le salon une conversation étrange, qui le poussa à rester. Ses grand-parents semblaient très nerveux.
"Tu es vraiment sûr que tu ne l'as jamais vu ? - J'en suis absolument certain, Mina. Je n'ai jamais vu ce livre dans notre bibliothèque, ou ailleurs. A quelle étagère se trouvait-il ? - La troisième en partant du haut, il me semble. - C'est pourtant là que je mets les manuels d'économie que je lis régulièrement ... Si ce livre était bien là, il n'y est que depuis peu. - Mais c'est impossible, Luvia et Sesmar ont leurs propres bibliothèques, et je ne crois pas que Alois lise quoi que ce soit ... - Bon, nous n'avons qu'à regarder de quoi parle ce livre ..." Et avant que les choses ne se retournent contre lui, Sesmar était sorti. Mais les ennuis allaient arriver, plus vite que ce qu'il pouvait imaginer. Le soir, ses grands-parents avaient réuni tout le monde dans le salon. Par tout le monde, il fallait aussi comprendre tout le personnel de la maison, ce qui étonna fortement Sesmar, mais lui et sa mère étaient quand même venus, accompagnés de son père. La pièce était seulement éclairée de quelques bougies, et du feu dans la cheminée. Tous les domestiques étaient déjà là, debout dos au mur, et les deux maîtres de maison attendaient devant le foyer. Faisant signe à Luvia et Sesmar de s'asseoir, le grand-père de ce dernier annonça :
"Ce soir, grâce à vous tous, nous allons devenir riches ! - Comment cela ? demanda Sesmar. - Vous verrez, c'est très simple. Chérie, apporte-moi le livre s'il-te-plaît." Sa femme sortit de la pièce, et revint avec "Memoria", qu'elle tenait avec un soin non-dissimulé. Alois, en voyant l'ouvrage, faillit s'étouffer, et Sesmar commença à se demander ce qui se passait. Sa grand-mère donna délicatement le mystérieux objet à son mari, qui ne fit lui-même pas tant de manières. Il ouvrit le livre, chercha une page en particulier, la trouva, lut son contenu, et referma le livre violemment. Se tournant vers les spectateurs, il leur dit : "Regardez bien, j'y vais." Et il jeta le livre aux flammes.
Tout d'abord, le feu sembla s'attaquer normalement au papier. Mais, une poignée de secondes plus tard, se produisit un phénomène des plus singuliers. Autour du livre, les flammes semblèrent osciller, puis tourbillonner, de plus en plus vite. D'ailleurs, dans la pièce, le vent commençait à souffler de la même manière, et aussi de force croissante. Les domestiques s'affolaient, les membres de la famille restaient stupéfaits, mais Ciliegia fixait attentivement les flammes. Lui et sa femme étaient les seuls à comprendre ce qui se produisait, ou du moins à pouvoir le faire. Les bougies s'étaient éteintes depuis un certain temps. Soudain, le courant d'air augmenta vivement, et il se produisit la même chose dans la cheminée. Puis, tout s'arrêta. Le courant d'air, le tourbillon des flammes, les flammes elles-même s'éteignirent. Dans la pièce plongée dans le noir, personne ne comprenait plus rien. Alors, en guise de bouquet final, le livre ... explosa. Une onde de choc enflammée s'échappa de la cheminée, et traversa la pièce. Les occupants de la pièce voulurent s'en protéger, mais les flammes semblèrent ne rencontrer aucune résistance sur leurs corps, et passèrent tout simplement à travers. Comme elles le firent avec tous les meubles sur leur passage. Après le passage de cette onde, la pièce fut étrangement éclairée, puis, comme par miracle, les bougies et le foyer se rallumèrent. Comme si rien ne s'était produit.
"C'était de la pure folie, grand-père ! - Le livre indiquait clairement que ça fonctionnait, et il s'est produit ce qui était décrit. - Mais à quel prix ? D'abord, les dizaines de livres réduits en cendres dans toute la maison ... - Je vous en rachèterais, le coupa son grand-père. - Je continue, s'énerva Sesmar. Donc les livres, mais ensuite, les choses étranges qui arrivent aux personnes qui ont assisté à l'évènement : grand-mère qui ne tient plus debout, maman qui fait un malaise, la vue de la cuisinière qui se floute ... - Simple coïncidence. - Mais alors ou est le résultat ? Pourquoi avoir fait ça ? - Cela devait, commença le vieil homme, cela devait multiplier notre richesse ... - Notre richesse ? C'était réellement ce qui était écrit ? - Les mots exacts. Multiplier la richesse. Mais le livre mentait ... il mentait forcément ..."
Loke Jotunson n'avait pas menti. Maintenant, Sesmar le savait. Durant toute sa carrière de prestidigitateur, Jotunson avait été traité de menteur plus d'une fois. Mais ça aurait été jouer sur les mots. Loke ne mentait pas, il ne disait juste pas tout. Ce devait être la même chose pour l'incident du livre : la richesse devait avoir été multipliée, mais laquelle ? Sesmar fouilla sa poche, et en sortit une feuille de papier pliée, qu'il déplia. C'était tout ce qui était resté du livre, après son "explosion". Une page, pas celle utilisée par son grand-père, mais une formule tout aussi intéressante. Dans sa marche, il aperçut une boutique qui l'intéressa immédiatement. Il s'y dirigea donc, la feuille à la main, et entra sous l'enseigne noire de Modus, le tatoueur.
Chapter II : The Show
La main tremblante, le sergent verrouilla la porte en vitesse. Il courut vers son armoire, mais sursauta quand les gonds explosèrent et que son poursuivant entra dans la pièce. Il s'immobilisa devant lui, et reposa sa question : "Où est le livre ?" Ce à quoi le marine répondit en braquant son fusil sur son assaillant. "Pas très sympa ça, Shype. Et pas très malin surtout ..." Il claqua alors dans ses doigts, et trois hommes entrèrent à sa suite dans la pièce, armés jusqu'aux dents. "Ces messieurs sont peu réputés pour leur cruauté, mais ils ont tout de même un point commun : leur haine de ce livre que vous avez obtenu. - De quel livre parlez-vous ? - Vous savez très bien de quel livre je parle. Vous n'avez pas un livre qui apparaît entre vos mains tous les jours non ? - Je ne l'ai pas ... je ne l'ai plus. - Ah, c'est embêtant ... mais qui l'a alors ? - Le ... mais non ce serait trop simple ! Pourquoi je dirais ça à une vulgaire racaille de votre genre ? - Eh bien, parce que je ne suis pas n'importe quelle racaille ... - Ça ne changera pas ma conception de la justice, je ne vais pas ... je résisterais à cette oppression que vous soumettez au monde ! - Au monde ? J'oppresse le monde ?" en disant cela, il prit un air étonné. "Le Gouvernement Mondial est le monde, monsieur Djankh. - Ah oui ! Eh bien, dans ce cas, je suis fier de lui mettre la pression, au monde ! Aucune des personnes qui me suivent actuellement, ou qui m'ont suivi auparavant, n'a été forcée à le faire d'une quelconque manière, et je n'ai corrompu aucun de mes alliés. Tous sont venus de leur plein gré. Dites-moi qui possède ce livre ; je n'ai aucune raison de vous faire du mal, ne me la fournissez pas. - ... le QG a posté un avis de recherche il y a quelques jours. Le livre était exactement comme sur la photo, et il manquait les mêmes pages. Alors je leur ai envoyé. - Une photo ? répéta-t-il supris. Ça confirmerais mes hypothèses ... merci de ces informations, monsieur Shype. Et adieu."
Djankh et ses quatre hommes sortirent, puis se dirigèrent vers le port, où ils prirent la frégate qui les attendaient. Le voyage vers Nood Island était long, ils devaient prendre de l'avance sur les prévisions.
Dès son départ du royaume de Goa, Sesmar s'était donné pour but de stopper définitivement les dégâts causés par le livre. Il avait appris depuis combien de temps MEMORIA faisait ses ravages sur le monde, et comprenait le risque de laisser faire. L'espèce humaine était trop facilement manipulable pour y résister, il fallait donc éliminer le risque à la source du problème : le livre. Ayant réuni ses hommes sur le pont, il décida de leur résumer ses découvertes les plus récentes.
"Les gars, la situation s'avère plus complexe qu'au départ. C'est bien le Gouvernement Mondial qui possède le livre. Mais il y a un souci. - Ouais, répondit un homme musclé comme un gorille, ce sera dur de le voler aux amiraux et tout ... - Le souci, c'est surtout qu'en trouver un ne veux pas dire les trouver tous ... - Quoi ? Mais on doit juste récupérer MEMORIA, non ? - Oui, enfin on doit juste récupérer les 11 exemplaires de MEMORIA ... - Attendez, c'est impossible, annonça un gringalet barbu, MEMORIA est un manuscrit qui n'a jamais été publié par aucune maison d'éditions, comment peut-il y en avoir plusieurs. - Un des sorts du livre s'appelle Draupnir. Sa fonction est, d'après le livre, de multiplier sa richesse par le nombre de personnes qui assistent au lancement du sort. Il semblerait que la richesse en question était le livre, quand ma famille a utilisé cette formule, il y a maintenant un an ... et nous étions onze dans la pièce. - Attendez, lui demanda un borgne, le livre disparaît quand on lance un sort, c'est ça ? Mais si on possède plusieurs livres ... - ... Alors on peut jeter plusieurs sorts. C'est ce que je me suis dit. C'est pour ça qu'il nous faut à tout prix détruire les livres. Heureusement, je sais ce qui est nécessaire pour le faire, mais pour cela il faudrait déjà les atteindre ... - Je propose que nous augmentions le nombre de notre armée. Il nous faudra des troupes importantes et bien menées, pour s'attaquer au QG de la marine ... - Vous ... vous voulez vraiment le faire ? - Monsieur Djankh, lui dit le "gorille", on s'est fixé un but non ? Vous détruirez ces livres, et on vous aidera à le faire. - Merci ... merci beaucoup."
Les côtes d'une île se profilaient depuis une heure à l'horizon, sur la trajectoire du bateau. Une nouvelle fois, Djankh avait réuni sur le pont ses hommes pour les briefer à propos de leur intervention.
"Le roi de cette île voulait devenir immortel. Un jour, un voyageur lui a apporté le livre. Bien sûr, le roi a voulu essayer une formule sensée le rendre "hors du temps". La formule, par erreur a agi sur l'île entière, mais pas sur les être vivants. Elle n'a eu d'effet que sur les plantes : elles se sont mises à vivre à l'envers. Autrement dit, les arbres sont redevenus des graines, qui se sont envolées vers des fleurs sorties de leur état de fanage. Les fruits pourris sont redevenus commestibles, mais ont ensuite rétréci, jusqu'à une taille invisible à l'oeil nu. Même les livres subissent les effets de la formule : les pages se décrochent, et se fondent en troncs d'arbres. Imaginez l'enfer qu'ils doivent vivre au quotidien ... Aussi, je pense que notre quête les intéressera sûrement : comme ils sont bloqués sur leur île, notre arrivée les surprendra sûrement. Alors ne soyez pas trop brusques, nous devons essayer de les mettre en confiance. De toute façon, les attaquer ne nous servirait à rien."
Le débarquement se déroula sans problème, bien que personne ne les accueille sur la plage. Ils marchèrent donc, observant l'envol des feuilles mortes relatif à la saison automnale. Ce fut en arrivant à une clairière qu'ils comprirent que quelque chose clochait. Une population qui vivait sans utiliser de bois par peur des risques serait beaucoup plus attentive à ce qui se passe sur son territoire. Hors, personne ne semblait avoir remarqué leur présence. Sesmar, devinant ce qui avait pu arriver, cria :
"On retourne au bateau ! - Je ne pense pas, monsieur Djankh," lui répondit une voix sûrement retransmise par un haut-parleur. C'était le signal que des dizaines de marines attendaient pour sortir de leurs cachettes, jaillissant des fourrés pour brandir leurs fusils en direction de la troupe. La fuite était empêchée par un groupes de soldats les ayant contourné, et les menaçant de la même manière de leurs armes. Quand l'encerclement fut achevé, trois hommes se séparèrent des rangs, et s'avancèrent de quelques pas devant les captifs. Mais ils s'arrêtèrent à une distance encore importante de leur groupe. "Ces hommes, pensait Djankh, ce sont des officiers, ce qui veut dire, si il y en a trois au même endroit, qu'ils sont dirigés par la même personne ..." Et l'un des trois officiers de confirmer cette hypothèse en annonçant : "Les cibles sont maîtrisées, vice-amiral !" Il séparèrent alors leurs rangs, et une silhouette menaçante s'approcha à son tour d'eux. Elle dépassa les officiers, et s'approcha de manière exagérée du groupe.
"Ainsi, vous êtes l'équipe de monsieur Djankh, si je ne m'abuse ... - Je suis Sesmar Djankh, vice-amiral. Et je crois comprendre ce que vous venez faire ici. - Ah ? Faites-moi part de vos hypothèses, je vous prie ... - Vous avez pour ordre d'utiliser la Nova sur moi, non ? - Vous avez lu le livre, monsieur Djankh ? - Non, mais il se trouve que certaines personnes de mon équipe connaissent bien cette formule. - Dans ce cas, vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je m'acquitte de ma tache dès maintenant ? - Puis-je finir ma prévision ? - Allez-y, dit nonchalamment le vice-amiral, et voyons si vous êtes aussi doué que les rumeurs le disent ... - Le QG de la Marine a récupéré de nombreux exemplaires de MEMORIA, et sait comment les utiliser ... - Nous en avons en effet trouvé 11, mais nous cherchons encore. - Les vice-amiraux se sont vus confier un exemplaire de MEMORIA à chacun, avec pour ordre de pratiquer la forumle Nova sur 11 individus, sans doute choisis pour le danger qu'ils représentent contre le Gouvernement ... - Vous êtes très perspicace, Djankh ... et c'est pour ça que vous devez disparaître de cette époque. - Nous ne vous laisserons pas faire !" crièrent trois des hommes de Djankh, qui s'interposèrent entre lui et le Marine. Ce dernier se contenta de donner l'ordre suivant : "Feu." Un rang de marines fit feu, et les protecteurs de Sesmar tombèrent au sol, gravement blessés. "Vous êtes foutu, Djankh. Mon surnom est Sheriff aux balles maudites. Je ne rate ma cible qu'une fois sur un million. Et vous êtes ma cible." Il leva son pistolet, et tira. Il atteignit Djankh en plein coeur. Étrangement, la balle ne sembla pas prendre le temps de détruire la chair, et traversa simplement l'enveloppe corporelle, sans faire de dégâts. Le maléfice opéra alors de manière spectaculaire. La poitrine de Sesmar brillait de mille feux, d'une lumière blanche éblouissante. Ses pieds n'eurent bientôt plus de prises au sol, et il commença à léviter, tandis que la lumière se répandait sur toute la surface de sa peau. Quand Djankh ne fut plus qu'un astre lumineux à peine discernable, une explosion de lumière le prit pour centre, et aveugla tous les homme présents sur l'île à ce moment là. Et quand la lumière se dissipa, il ne restait plus rien de son corps. Un soldat, n'ayant pas assisté à la scène, courut vers le vice-amiral, et lui annonça un fait étrange à ses yeux, mais qui fit sourire son supérieur : l'exemplaire de MEMORIA en leur possession avait disparu.
Epilogue : Discovery
Il était fier de son vol. Certes, il n'avait réussi à voler qu'un vieux livre plutôt lourd, mais il l'avait volé dans un convoi de la marine ! Décidément, sa technique s'affirmait, et il s'imaginait cambriolant le QG de la Marine, sans que personne ne le voie ... Secouant la tête, il décida de lire son butin. Il ouvrit à une page au hasard, la lut, et ce qu'il lut lui plut. Il prit donc une pièce, et la lança en l'air. La pièce tournoya, et atterrit dans sa main. Il regarda, et dit : "Mince, c'est pile. J'ai perdu contre un livre !" Mais sa défaite n'en resta pas là car, en quelques secondes et un flash spectaculaire, sa cachette et tous ses trésors disparurent complètement de l'existence. L'homme, effrayé, ne comprenait pas ce qui venait de se produire. Et il ne comprit pas plus quand, en se retournant, il vit dix personnes supplémentaires. Et ce fut l'incompréhension finale quand une onzième personne l'assomma d'un coup dans la nuque. L'un des onze prit la parole : "Alors la malédiction est finie ..." ce à quoi un autre lui répondit : "Cet abruti a dû jouer avec le livre, et nous aura libéré par erreur ..." Et un troisième, avec une casquette noire, conclut l'échange par ces mots : "Alors le livre existe encore ... eh bien, il semble que je vais avoir du boulot."[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par Sesmar Djankh le Ven 14 Déc - 18:24, édité 1 fois |
|